Ah ! le papy !
- Slalom
- Maître distillateur
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- Enregistré le : lundi 27 août 2007 0:03
- Localisation : Bourbonnais
Ah ! le papy !
On n'est pas les seuls ....!
Avec René, distiller, c'est de l'art au premier degré
Le Fossat (09). Il est l'un des derniers à faire bouillir un alambic dans les campagnes. Avec cent kilos de fruits, il vous mijote dix litres d'une gnôle dont vous me direz des nouvelles…
DDMRené trempe son doigt rugueux dans la bassine : « Goûte-moi ça ! » lance-t-il en vous le collant aussi sec dans le bec.
Boum ! C'est du brutal, comme on dit chez Audiard. Ça vous laisse la langue en carton, les gencives anesthésiées, le pif surventilé et le cerveau en lévitation…
« Euh… c'est bon ! »
« Mais non malheureux, ça, c'est du poison ! C'est ce qui sort en premier de l'alambic, c'est de l'éthanol ! »
René rajoute : « Mais il y a des bonnes femmes qui viennent m'en prendre pour soigner les coups et les rhumatismes, alors… »
Le liquide continue de pisser dans la jolie bassine en cuivre. Ça sent bon le feu de bois et des vapeurs fruitées entêtantes qui chuintent dans des effluves sympathiques. « Et là, goûte donc ! »
Celui-là, c'est pas du poison. C'est de la fine, du riquiqui, du tord-boyaux, du vin des demoiselles, de l'eau de feu, ou du fil de fer, allez-y au pif !
L'amour du métier
René Laffont a 78 ans et il pète la forme : « L'alcool, ça conserve ! » n'hésite-t-il pas à dire, le nez dans ses pipettes. Il a repris le job de son oncle après avoir bourlingué à travers le monde. Et depuis 1982, il distille, soit chez lui, soit dans les villages.
« J'ai l'amour du métier. Si on n'aime pas son métier, c'est pas la peine de le faire ! »
Là, il a installé son alambic ambulant au bord de la Lèze, au Fossat (09). Cuves en cuivre, chaudron façon Harry Potter, refroidisseur rebondi où trône la plaque du constructeur : Elbé-Carcassonne : « Oh, le matériel a bien 100 ans ! Mais je le fais réparer : il y a un chaudronnier spécialisé à Condom. Forcément, avec l'armagnac… » 100 ans ? Hors d'âge !
René est un artiste. Il dose « pile-poêle » la quantité de bois qu'il faut mettre sous la cuve : « Trop vite, c'est trop fort ! » Il sait comment jouer avec le rectificateur pour mijoter une gnôle délicate. Et puis surtout, il distingue parfaitement le mauvais éthanol, produit en début de distillation de la divine eau-de-vie.
« On le sent au bout du doigt, du nez et de la langue… » lance-t-il, la moustache gourmande.
Sous sa tente, c'est un joyeux défilé. Ses clients qui sont venus faire distiller leurs fruits, ses copains qui viennent casser la croûte avec lui, des voisins, de savants amateurs d'eau-de-vie aux beaux discours alambiqués…
« J'ai aussi la visite des enfants des écoles qui viennent me poser des questions ! Pardi, avoue René, je suis une attraction ! »
Boivent-ils ses paroles ?
La gnôle coule enfin, claire, merveilleuse, pleine d'arômes, du concentré de chaleur comme un génie dans la bouteille. Finalement, si elle vous bouscule un peu la glotte, c'est pour mieux vous réconcilier avec la vie ! Vous reprendrez bien un petit doigt ?
René Laffont est au Fossat jusqu'au 15 novembre, puis à Cassagne (dans le Comminges) et à partir du 20 décembre, chez lui à Arabaux (09). Tel : 05 61 65 24 51
Avec René, distiller, c'est de l'art au premier degré
Le Fossat (09). Il est l'un des derniers à faire bouillir un alambic dans les campagnes. Avec cent kilos de fruits, il vous mijote dix litres d'une gnôle dont vous me direz des nouvelles…
DDMRené trempe son doigt rugueux dans la bassine : « Goûte-moi ça ! » lance-t-il en vous le collant aussi sec dans le bec.
Boum ! C'est du brutal, comme on dit chez Audiard. Ça vous laisse la langue en carton, les gencives anesthésiées, le pif surventilé et le cerveau en lévitation…
« Euh… c'est bon ! »
« Mais non malheureux, ça, c'est du poison ! C'est ce qui sort en premier de l'alambic, c'est de l'éthanol ! »
René rajoute : « Mais il y a des bonnes femmes qui viennent m'en prendre pour soigner les coups et les rhumatismes, alors… »
Le liquide continue de pisser dans la jolie bassine en cuivre. Ça sent bon le feu de bois et des vapeurs fruitées entêtantes qui chuintent dans des effluves sympathiques. « Et là, goûte donc ! »
Celui-là, c'est pas du poison. C'est de la fine, du riquiqui, du tord-boyaux, du vin des demoiselles, de l'eau de feu, ou du fil de fer, allez-y au pif !
L'amour du métier
René Laffont a 78 ans et il pète la forme : « L'alcool, ça conserve ! » n'hésite-t-il pas à dire, le nez dans ses pipettes. Il a repris le job de son oncle après avoir bourlingué à travers le monde. Et depuis 1982, il distille, soit chez lui, soit dans les villages.
« J'ai l'amour du métier. Si on n'aime pas son métier, c'est pas la peine de le faire ! »
Là, il a installé son alambic ambulant au bord de la Lèze, au Fossat (09). Cuves en cuivre, chaudron façon Harry Potter, refroidisseur rebondi où trône la plaque du constructeur : Elbé-Carcassonne : « Oh, le matériel a bien 100 ans ! Mais je le fais réparer : il y a un chaudronnier spécialisé à Condom. Forcément, avec l'armagnac… » 100 ans ? Hors d'âge !
René est un artiste. Il dose « pile-poêle » la quantité de bois qu'il faut mettre sous la cuve : « Trop vite, c'est trop fort ! » Il sait comment jouer avec le rectificateur pour mijoter une gnôle délicate. Et puis surtout, il distingue parfaitement le mauvais éthanol, produit en début de distillation de la divine eau-de-vie.
« On le sent au bout du doigt, du nez et de la langue… » lance-t-il, la moustache gourmande.
Sous sa tente, c'est un joyeux défilé. Ses clients qui sont venus faire distiller leurs fruits, ses copains qui viennent casser la croûte avec lui, des voisins, de savants amateurs d'eau-de-vie aux beaux discours alambiqués…
« J'ai aussi la visite des enfants des écoles qui viennent me poser des questions ! Pardi, avoue René, je suis une attraction ! »
Boivent-ils ses paroles ?
La gnôle coule enfin, claire, merveilleuse, pleine d'arômes, du concentré de chaleur comme un génie dans la bouteille. Finalement, si elle vous bouscule un peu la glotte, c'est pour mieux vous réconcilier avec la vie ! Vous reprendrez bien un petit doigt ?
René Laffont est au Fossat jusqu'au 15 novembre, puis à Cassagne (dans le Comminges) et à partir du 20 décembre, chez lui à Arabaux (09). Tel : 05 61 65 24 51
" le combat continue ! "
- jo l'trembleur
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- Slalom
- Maître distillateur
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- Localisation : Bourbonnais
Voila l'origine de l'article
http://www.ladepeche.fr/article/2007/10 ... degre.html
Et en plus y'a la photo du Papy !
http://www.ladepeche.fr/article/2007/10 ... degre.html
Et en plus y'a la photo du Papy !
" le combat continue ! "
- O2VI
- Maître distillateur
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- Enregistré le : lundi 15 octobre 2007 18:49
- Localisation : Côte d'Opale
Voici quelques composants et leur température d’ébullition : (liste non exhaustive)]Voici ce que je pense être l'énorme erreur!
• Acétone ➯ 56.5°C
• Méthanol ➯ 64°C
• Ethyl acétate ➯ 77.1°C
• Ethanol ➯ 78°C
http://www.fairesagnole.eu/page1/distiller.html
- stillman
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- Enregistré le : jeudi 06 juillet 2006 14:02
- Localisation : Belgique
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Belle histoire, merci Slalom!
Lisez, lisez, lisez encore... Posez ensuite vos questions... Relisez encore... On ne lit jamais assez!
Tout est là : fairesagnole - le site ou wikignole
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