le "fruité"
Posté : mercredi 18 janvier 2012 23:11
En parcourant ce site j'ai été "horifié" par certaines méthodes (approximatives) de fermentation du genre : on récolte des fruits, on les met en baril, on laisse faire, et on les retrouve 3 mois aprés pour distillation. Je supose que s'est par simple ignorance, parcequ'il vaut mieux alors de l'eau avec du sucre, et un peu de levures avec des nutriments pour obtenir de l'alcool...neutre !
Quitte à s'embêter avec des fruits, autant chercher à obtenir une gnôle fruitée, non ?...
C'est le sujet que je lance en partageant mon expérience de vigneron, limité entre la récolte et la fermentation alcoolique. Je laisse aux Jardiniers et aux distilateurs le soins d'élargir le sujet.
J'espère ne pas faire redondance avec d'autres sujets similaires que je n'aurrais pas vus, sinon indiquer les-moi.
1 LE PRINCIPE
En viticulture on parle de 3 types d'arômes :
- arômes primaires : ceux du fruit, de la variété;
- arômes secondaires : ceux issus de la fermentation, des levures ( exp.:arôme de bannane dans le beaujolais nouveau);
- arômes tertiaires : ceux issus du vieillissement, c'est le "bouquet" des vins vieux (c'est les tannins qui évoluent).
Ceux qui nous intéressent ici sont les premiers. Ils sont fabriqués par la plante, et leur maximum de concentration est atteind lors de la maturation quand l'augmentation en sucres dans le fruit commence à ralentir, bien avant la "surmaturation".
Bien que les arômes du fruit (sous forme d'ester) soientt en quantité infinitésimale, ils sont détectables par le plus grossier des palais !
Malheureusement ils sont trés volatiles et sensibles à l'oxydation, et aussi toute température au-dessus de 20° accélére ces phénomènes qui les fait disparaître.
Ainsi, on peut considérer que nous avons un "capital arômatique" au moment de la ceuillette des fruits, et qu'il ne peut que diminuer par la suite. Le plus important à présent c'est de préserver au mieux ce "capital" dans le processus de transformation du produit.
2 LA METHODE
- La date de la récolte est primordiale. N'attendez pas que vos fruits soient trop mûrs, nous ne cherchons pas la concentration en sucre, mais les arômes du fruit, hors à surmaturation la plupart sont "brûlés" (oxydés). Vous comprendrez que dans cette recherche on ne privilègie pas le rendement alcool (les meilleures eaux de vie sont obtenues avec des moûts ne titrant pas plus de 7°!),
- ramasser des fuits sains, c.-à-d. de culture naturelle sans pesticides ni pourriture (c'est pas bon pour nous, ni pour les levures !),
- Récolter le matin , quand la température est fraîche,
- Ne chercher pas à les laver trop : les levures naturelles se trouvent sur la pellicule (piégées dans la pruine),
- Jusqu'à "l'encuvage", garder des fruits le plus possible intacts, sans trop les triturer,
- au moment de "l'encuvage" et de leur "foulage" (ou concassage), opérer vite sans les réduire en purée !
- c'est maitenant, et jusqu'à ce que la fermentation alcoolique démare, qu'il est important d'éviter tout contact avec l'air. En viticulture on utilise le souffre (ce qui est à proscrire pour la distilation future) et des gaz (carbonique, azote) pour protégé le moût de l'oxydation (pour tuer les levures naturelles aussi!). Ces méthodes ne sont pas à la portée des amateurs, mais je propose les astuces suivantes à appliquer en surface du moût :
- jus de citron (antioxydant naturel puissant),
- chapeau flottant séparant le moût de l'air,
- surfaçage à la crème chantilly en bombe (encore jamais expérimentée !),
ces astuces pouvant se combiner évidemment.
- Favoriser une fermentation régulière et complète. Ceci implique une température constante entre 18 et 22°C, sachant qu'au delà de 25°C on perd des arômes et qu'en dessous de 15°C la fermentation peut être bloquée (les levures sont comme nous !). Ne pas oublier une aération en début de fermentation pour aider les levures à ce mutiplier (préférer un bullage d'aquarium- quelques minutes suffisent à un brassage- perte d'arômes par évaporation-). Se souvenir qu'en fermentation le moût est protégé de l'oxydation par le dégagement du gaz carbonique (test du briqué à la surface du moût).
- A la fin de la fermentation, quand le bouillonement de gaz diminu, et que le moût est sec, c.-à -d. sans sucre perceptible (goûter !), ou à 995 de densitée, protéger le nouveau vin par des procédé type barboteur et ne pas attendre trop longtemp pour distiller au risque de perdre tout le "fruit" du travail précédent par évaporation, oxydation, voir fermentations secondaires indésirables.
N.B.: il existe aussi une méthode appellée "macération préfermentaire" à froid qui augmente l'extraction des arômes fruités de la pellicule (oû ils se trouvent en majoritée) vers le jus. Je peut développer ça à la demande.
Voilà pour ce soir, ma contribution dans ce forum, qui j'espères éclaireront certains, et entrainera un débat des plus intérressant dans ce vaste mais limité sujet.
Cyril.
Quitte à s'embêter avec des fruits, autant chercher à obtenir une gnôle fruitée, non ?...
C'est le sujet que je lance en partageant mon expérience de vigneron, limité entre la récolte et la fermentation alcoolique. Je laisse aux Jardiniers et aux distilateurs le soins d'élargir le sujet.
J'espère ne pas faire redondance avec d'autres sujets similaires que je n'aurrais pas vus, sinon indiquer les-moi.
1 LE PRINCIPE
En viticulture on parle de 3 types d'arômes :
- arômes primaires : ceux du fruit, de la variété;
- arômes secondaires : ceux issus de la fermentation, des levures ( exp.:arôme de bannane dans le beaujolais nouveau);
- arômes tertiaires : ceux issus du vieillissement, c'est le "bouquet" des vins vieux (c'est les tannins qui évoluent).
Ceux qui nous intéressent ici sont les premiers. Ils sont fabriqués par la plante, et leur maximum de concentration est atteind lors de la maturation quand l'augmentation en sucres dans le fruit commence à ralentir, bien avant la "surmaturation".
Bien que les arômes du fruit (sous forme d'ester) soientt en quantité infinitésimale, ils sont détectables par le plus grossier des palais !
Malheureusement ils sont trés volatiles et sensibles à l'oxydation, et aussi toute température au-dessus de 20° accélére ces phénomènes qui les fait disparaître.
Ainsi, on peut considérer que nous avons un "capital arômatique" au moment de la ceuillette des fruits, et qu'il ne peut que diminuer par la suite. Le plus important à présent c'est de préserver au mieux ce "capital" dans le processus de transformation du produit.
2 LA METHODE
- La date de la récolte est primordiale. N'attendez pas que vos fruits soient trop mûrs, nous ne cherchons pas la concentration en sucre, mais les arômes du fruit, hors à surmaturation la plupart sont "brûlés" (oxydés). Vous comprendrez que dans cette recherche on ne privilègie pas le rendement alcool (les meilleures eaux de vie sont obtenues avec des moûts ne titrant pas plus de 7°!),
- ramasser des fuits sains, c.-à-d. de culture naturelle sans pesticides ni pourriture (c'est pas bon pour nous, ni pour les levures !),
- Récolter le matin , quand la température est fraîche,
- Ne chercher pas à les laver trop : les levures naturelles se trouvent sur la pellicule (piégées dans la pruine),
- Jusqu'à "l'encuvage", garder des fruits le plus possible intacts, sans trop les triturer,
- au moment de "l'encuvage" et de leur "foulage" (ou concassage), opérer vite sans les réduire en purée !
- c'est maitenant, et jusqu'à ce que la fermentation alcoolique démare, qu'il est important d'éviter tout contact avec l'air. En viticulture on utilise le souffre (ce qui est à proscrire pour la distilation future) et des gaz (carbonique, azote) pour protégé le moût de l'oxydation (pour tuer les levures naturelles aussi!). Ces méthodes ne sont pas à la portée des amateurs, mais je propose les astuces suivantes à appliquer en surface du moût :
- jus de citron (antioxydant naturel puissant),
- chapeau flottant séparant le moût de l'air,
- surfaçage à la crème chantilly en bombe (encore jamais expérimentée !),
ces astuces pouvant se combiner évidemment.
- Favoriser une fermentation régulière et complète. Ceci implique une température constante entre 18 et 22°C, sachant qu'au delà de 25°C on perd des arômes et qu'en dessous de 15°C la fermentation peut être bloquée (les levures sont comme nous !). Ne pas oublier une aération en début de fermentation pour aider les levures à ce mutiplier (préférer un bullage d'aquarium- quelques minutes suffisent à un brassage- perte d'arômes par évaporation-). Se souvenir qu'en fermentation le moût est protégé de l'oxydation par le dégagement du gaz carbonique (test du briqué à la surface du moût).
- A la fin de la fermentation, quand le bouillonement de gaz diminu, et que le moût est sec, c.-à -d. sans sucre perceptible (goûter !), ou à 995 de densitée, protéger le nouveau vin par des procédé type barboteur et ne pas attendre trop longtemp pour distiller au risque de perdre tout le "fruit" du travail précédent par évaporation, oxydation, voir fermentations secondaires indésirables.
N.B.: il existe aussi une méthode appellée "macération préfermentaire" à froid qui augmente l'extraction des arômes fruités de la pellicule (oû ils se trouvent en majoritée) vers le jus. Je peut développer ça à la demande.
Voilà pour ce soir, ma contribution dans ce forum, qui j'espères éclaireront certains, et entrainera un débat des plus intérressant dans ce vaste mais limité sujet.
Cyril.