Bonjour
Avant l'invention de la bouteille "champenoise" et de tout le reste....
Les pommes étaient récoltées et laissées à maturer, elles étaient ensuite broyées dans un gadage, sorte d'auge circulaire en granit de 5 ou 6 m de diametre pierre dont la roue (de gadage - 1.50 de diamètre en granit aussi )était tractée par un cheval. La pilerie (de pomme) terminée, le broyat était monté en meule (en y alternant des couches de paille pour que çà tienne debout tout seul) puis la meule était pressée au pressoir, le jus recueilli....., vous connaissez la suite.
Seulement, le cidre, une fois "fait" restait en tonneau et continuait plus ou moins tranquillement sa fermentation jusqu’à transformation complète du sucre, devenant "de plus en plus sec, puis de plus en plus dur, puis de plus en plus, heu...une sorte de rite de passage vers l' âge adulte réservé aux initiés pour qui les lois de l'hospitalité passaient avant les considérations gastronomiques, sinon médicales.
Le cul de la barrique étant un des hauts lieu de la sociabilité masculine...Il y a encore 40 ou 50 ans, le cidre bouché était un produit réservé aux occasions particulières.
Mon père était extrêmement soigneux pour la réalisation de son cidre (propreté des barriques etc, etc...)et son cidre avait la réputation de pouvoir être bu (je suppose : agréable à boire) jusqu'en Juin.
J'étais beaucoup trop jeune pour me souvenir de ce qui se buvait de Juillet à Décembre.
Si le cidre bouché peut se garder 2 ans et parfois plus, pas question de pratiquer de même avec celui en barrique, dont il fallait de toute façon récupérer le tonneau pour en mettre du neuf. Il était donc brulé (distillé) ("et y s'en'est fait", de la blanche et de la vieille)
Les histoires de gouttes sont légion dans l' Ouest car, tout étant fait dans la discrétion (euphémisme) les bénéfices de cette pratique échappait au fermage et permettait de d’acheter le superflu : l'école (privée-catho) pour les enfant, le fusil de chasse, l' i- pod etc....mais ça c'est une autre histoire
