A.O.C. Viticoles Françaises : le grand Gâchis !
Posté : dimanche 29 janvier 2012 22:58
Mes propos n'engagent que moi, et je les assume. Je m'excuse aussi pour la longueur de ce texte.
Au début des années 90, je finissais des études de technicien en viticulture-oenologie dans la région Languedoc-Roussillon. Alors en pleine mûtation, les vignerons de cette région faisaient preuve d'innovation pour sortir de la crise des vins de table (années 60-70).
A l'époque je pensais naïvement que tout le monde viticole s'orientait vers une production de qualité. Mais je devinais déjà que les règles en AOC (Apellation d'Origine Contrôlée) étaient en même temps nécessaires mais aussi un frein à plus de qualité encore.
En travaillant dans de nombreuses viticultures Bordelaises et Bergeracoises, je constata vite que le train de vie de mes employeurs était bien plus important à leurs yeux. Vivant sur les acquis de leur AOC, ils ne se remettaient pas en question.
C'est ainsi que l'on continua à faire "pisser" la vigne à grands renforts de pesticides et de produits vinicoles. Avec l'aide des technico-commerciaux et des oenologues, les rendements étaient maximum et le vin moyen. Le vigneron était devenu viticulteur, et il ne savait plus faire son vin.
Pendant ce temps la consommation nationale continuait sa baisse et on se faisait grinotter nos parts de marché à l'export. La "crise viticole" arriva inéluctablement : le prix au "négoce" s'effondra (de moitié entre 1999 et 2005 pour l'AOC Médoc) et beaucoup commencèrent à déposer le bilan (600 exploitations pour le Bordelais en 2006).
Il était grand temps pour une réforme complète des AOC. Malheureusement les viticulteurs n'ont pas saisi là leur chance d'évoluer, et ils se sont trouvés plus spectateurs qu'acteurs de la réforme.
Je ne parlerai pas ici des débats sans fins sur l'utilisation des copeaux, qui relève plus d'un lobbying puissant des tonneliers français que de la raison.
Cette réforme, maintenant en application, est sensée améliorer la qualité avec des contrôles "indépendants" tout au long du processus de fabrication.
Mais Les nouveaux critères introduits dans la règlementation, sont pour le moins absurdes, inapplicables, voir déjà obsolètes.
Je citerai l'exemple du rapport "Surface foliaire/Quantité de raisin", notion nouvellement adoptée sur la base d'un calcul fallacieux.
On nous a pondu en coefficient qui multiplier par l'écart entre rangs de vigne, nous donne la surface foliaire téhorique, néanmoins obligatoire, pour produire ... le maximum autorisé de L'AOC ! S'agirait-il ici des pesanteurs de la tradition ?
Si on applique ce critère ainsi calculé, environ les 2/3 du vignoble Bergeracois est hors normes ! Si si, vérifiez.
Il est vrai aussi que les viticulteurs ont toujours repoussé la restructuration de leur vignoble, pourtant depuis longtemps dans les textes, persuadés que "...d'ici là, les Lois auront changées..." (sic). Aujourd'hui le chantier de la restauration est colossal et quasi infaisable.
Mais il aurait quand même été plus raisonnable de conserver ces vieilles vignes "hors normes" en étalant dans le temps leur restructuration. Il suffisait de calculer un rendement en fonction de leurs surfaces foliaires, et non l'inverse !
De plus ce critère n'est pas évolutif. Ces dernières années, du fait du réchauffement global, les quotas ne sont plus atteinds, comme autrefois.
A moyen terme, je pense que les structures familiales auront fait place à de plus grosses, souvent créées par des investisseurs (banques, assurances, capitaux étrangers,etc). A l'avenir ont s'oriente vers une viticulture de type industrielle uniforme, avec un vignoble composé exclusivement de jeunes clônes productifs, produisant des vins "CocaCola".
Est-ce que tout celà va pouvoir rassurer le consomateur, qui à l'impression de jouer à la loterie en choisissant un vin d'AOC ?
Pour ma part, j'ai pris la mer, et j'espères bien visiter au cours de mes voyages d'autres vignobles et vignerons, y compris français expatriés avant moi.
Au début des années 90, je finissais des études de technicien en viticulture-oenologie dans la région Languedoc-Roussillon. Alors en pleine mûtation, les vignerons de cette région faisaient preuve d'innovation pour sortir de la crise des vins de table (années 60-70).
A l'époque je pensais naïvement que tout le monde viticole s'orientait vers une production de qualité. Mais je devinais déjà que les règles en AOC (Apellation d'Origine Contrôlée) étaient en même temps nécessaires mais aussi un frein à plus de qualité encore.
En travaillant dans de nombreuses viticultures Bordelaises et Bergeracoises, je constata vite que le train de vie de mes employeurs était bien plus important à leurs yeux. Vivant sur les acquis de leur AOC, ils ne se remettaient pas en question.
C'est ainsi que l'on continua à faire "pisser" la vigne à grands renforts de pesticides et de produits vinicoles. Avec l'aide des technico-commerciaux et des oenologues, les rendements étaient maximum et le vin moyen. Le vigneron était devenu viticulteur, et il ne savait plus faire son vin.
Pendant ce temps la consommation nationale continuait sa baisse et on se faisait grinotter nos parts de marché à l'export. La "crise viticole" arriva inéluctablement : le prix au "négoce" s'effondra (de moitié entre 1999 et 2005 pour l'AOC Médoc) et beaucoup commencèrent à déposer le bilan (600 exploitations pour le Bordelais en 2006).
Il était grand temps pour une réforme complète des AOC. Malheureusement les viticulteurs n'ont pas saisi là leur chance d'évoluer, et ils se sont trouvés plus spectateurs qu'acteurs de la réforme.
Je ne parlerai pas ici des débats sans fins sur l'utilisation des copeaux, qui relève plus d'un lobbying puissant des tonneliers français que de la raison.
Cette réforme, maintenant en application, est sensée améliorer la qualité avec des contrôles "indépendants" tout au long du processus de fabrication.
Mais Les nouveaux critères introduits dans la règlementation, sont pour le moins absurdes, inapplicables, voir déjà obsolètes.
Je citerai l'exemple du rapport "Surface foliaire/Quantité de raisin", notion nouvellement adoptée sur la base d'un calcul fallacieux.
On nous a pondu en coefficient qui multiplier par l'écart entre rangs de vigne, nous donne la surface foliaire téhorique, néanmoins obligatoire, pour produire ... le maximum autorisé de L'AOC ! S'agirait-il ici des pesanteurs de la tradition ?
Si on applique ce critère ainsi calculé, environ les 2/3 du vignoble Bergeracois est hors normes ! Si si, vérifiez.
Il est vrai aussi que les viticulteurs ont toujours repoussé la restructuration de leur vignoble, pourtant depuis longtemps dans les textes, persuadés que "...d'ici là, les Lois auront changées..." (sic). Aujourd'hui le chantier de la restauration est colossal et quasi infaisable.
Mais il aurait quand même été plus raisonnable de conserver ces vieilles vignes "hors normes" en étalant dans le temps leur restructuration. Il suffisait de calculer un rendement en fonction de leurs surfaces foliaires, et non l'inverse !
De plus ce critère n'est pas évolutif. Ces dernières années, du fait du réchauffement global, les quotas ne sont plus atteinds, comme autrefois.
A moyen terme, je pense que les structures familiales auront fait place à de plus grosses, souvent créées par des investisseurs (banques, assurances, capitaux étrangers,etc). A l'avenir ont s'oriente vers une viticulture de type industrielle uniforme, avec un vignoble composé exclusivement de jeunes clônes productifs, produisant des vins "CocaCola".
Est-ce que tout celà va pouvoir rassurer le consomateur, qui à l'impression de jouer à la loterie en choisissant un vin d'AOC ?
Pour ma part, j'ai pris la mer, et j'espères bien visiter au cours de mes voyages d'autres vignobles et vignerons, y compris français expatriés avant moi.