Quitte à s'embêter avec des fruits, autant chercher à obtenir une gnôle fruitée, non ?...
C'est le sujet que je lance en partageant mon expérience de vigneron, limité entre la récolte et la fermentation alcoolique. Je laisse aux Jardiniers et aux distilateurs le soins d'élargir le sujet
Ceux qui nous intéressent ici sont les premiers. Ils sont fabriqués par la plante, et leur maximum de concentration est atteind lors de la maturation quand l'augmentation en sucres dans le fruit commence à ralentir, bien avant la "surmaturation".
Bien que les arômes du fruit (sous forme d'ester) soientt en quantité infinitésimale, ils sont détectables par le plus grossier des palais !
Malheureusement ils sont trés volatiles et sensibles à l'oxydation, et aussi toute température au-dessus de 20° accélére ces phénomènes qui les fait disparaître.
Ainsi, on peut considérer que nous avons un "capital arômatique" au moment de la ceuillette des fruits, et qu'il ne peut que diminuer par la suite. Le plus important à présent c'est de préserver au mieux ce "capital" dans le processus de transformation du produit.
- c'est maitenant, et jusqu'à ce que la fermentation alcoolique démare, qu'il est important d'éviter tout contact avec l'air. En viticulture on utilise le souffre (ce qui est à proscrire pour la distilation future) et des gaz (carbonique, azote) pour protégé le moût de l'oxydation (pour tuer les levures naturelles aussi!). Ces méthodes ne sont pas à la portée des amateurs, mais je propose les astuces suivantes à appliquer en surface du moût :
Bonsoir,et bien moi qui privilégie le goût
- jus de citron (antioxydant naturel puissant),
- chapeau flottant séparant le moût de l'air,
- surfaçage à la crème chantilly en bombe (encore jamais expérimentée !),
ces astuces pouvant se combiner évidemment.
- Favoriser une fermentation régulière et complète. Ceci implique une température constante entre 18 et 22°C, sachant qu'au delà de 25°C on perd des arômes et qu'en dessous de 15°C la fermentation peut être bloquée (les levures sont comme nous !). Ne pas oublier une aération en début de fermentation pour aider les levures à ce mutiplier (préférer un bullage d'aquarium- quelques minutes suffisent à un brassage- perte d'arômes par évaporation-). Se souvenir qu'en fermentation le moût est protégé de l'oxydation par le dégagement du gaz carbonique (test du briqué à la surface du moût).
- A la fin de la fermentation, quand le bouillonement de gaz diminu, et que le moût est sec, c.-à -d. sans sucre perceptible (goûter !), ou à 995 de densitée, protéger le nouveau vin par des procédé type barboteur et ne pas attendre trop longtemp pour distiller au risque de perdre tout le "fruit" du travail précédent par évaporation, oxydation, voir fermentations secondaires indésirables.
N.B.: il existe aussi une méthode appellée "macération préfermentaire" à froid qui augmente l'extraction des arômes fruités de la pellicule (oû ils se trouvent en majoritée) vers le jus. Je peut développer ça à la demande.
Bonsoir,et bien moi qui privilégie le goût et en voyant tout cela, ça remet pas mal de chose en question.
